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Article

3 Mai 2016

Auteur:
François Mazet, RFI

Afrique: Les travailleurs des mines d’uranium n'étaient pas considérés comme étant mis en danger par la matière qu’ils exploitaient, selon une historienne française

"Invité Afrique: Gabrielle Hecht (historienne): « L’uranium est un enjeu de puissance pour les industries »", 1er mai 2016

La maîtrise de la technologie nucléaire est un signe de puissance pour une nation. Mais derrière ces industries, militaires ou civiles, il y a un minerai très convoité. Historiquement, l'Afrique produit une grand part de l'uranium utilisé par les pays occidentaux. La Namibie et le Niger sont les 4e et 5e producteurs mondiaux. L'industrie nucléaire française utilise par exemple entre 4 000 et 5 000 tonnes d'uranium nigérien par an. Cette exploitation de l'uranium a des implications géopolitiques pour les pays producteurs, et des conséquences sur la santé des mineurs, souvent exposés aux radiations dans des conditions de sécurité minimales. Gabrielle Hecht est professeure d'histoire à l'Université du Michigan, et son ouvrage « Uranium africain, une histoire globale » vient de paraître en français...Pour la France le nucléaire est fondamental pour la persistance d’une certaine idée de la grandeur, de la puissance du pays, et ça implique après les décolonisations de garder justement la main sur cette ressource, que ce soit au Gabon puis au Niger. "Oui, effectivement, c’est très important pour la France de garder la main sur ces ressources. D’ailleurs elle signe des accords qui sont en partie secrets avec les gouvernements gabonais et nigérien pour assurer leur sécurité en cas de coup d’Etat. Et c’est en partie pour garder la main sur les ressources d’uranium, en partie aussi dans le cas du Gabon pour le pétrole, bien sûr."...L’une des questions liées, bien sûr, c’est celle du statut des travailleurs dans ces mines d’uranium. Ces travailleurs n’étaient pas considérés comme des travailleurs de la filière nucléaire. C’est-à-dire qu’on ne les a jamais considérés comme étant mis en danger par la matière qu’ils exploitaient. On traitait les travailleurs dans les mines d’uranium comme des mineurs ordinaires et cela voulait dire tout particulièrement que, même quand on mesurait le niveau d’exposition de rayonnement, on ne transmettait jamais ces mesures aux travailleurs. Les travailleurs eux-mêmes ne savaient donc pas qu’elle était leur exposition au rayonnement. Et par la suite ils ont découvert, effectivement, que ces expositions étaient beaucoup plus fortes dans certains cas que la norme et aussi que les rejets, l’environnement de déchets radioactifs étaient beaucoup plus forts qu’ils ne seraient en France ou dans un autre pays européen. De surcroît on n’a jamais vraiment fait des études systématiques sur leur santé. Ce qui fait qu’ils n’ont pas de moyens d’apporter des preuves sur le lien entre leur travail et leur état de santé aujourd’hui.