"La malédiction des ressources : les mines de la Guinée minent-elles son avenir  (1ère partie)?", 25 août 2014

Si l’ethno-stratégie semble avoir délivré des victoires électorales, on ne peut pas dire autant de l’affairisme minier, malgré l’armée de conseillers et lobbyistes de haute gamme qui virevoltent autour du Président. Qu’on en juge: l’Accord Transactionnel avec Rio Tinto clamé comme le « deal du siècle » s’est vite révélé être « une erreur » coûteuse de l’avis même du Président ; le Code Minier « révolutionnaire » a eu l’effet de décourager et faire fuir la plupart des investisseurs; le deal avec les Russes est un marché de dupes qui permettrait à Rusal de s’en sortir avec une mine de bauxite d’une capacité de 3 million de tonnes alors que même Conté exigeait 12 millions de tonnes de bauxite et 4 millions de tonnes d’alumine pour la concession de Dian-Dian; la première tonne de minerai de fer du projet Forécariah n’a pas eu la suite promise; Vale, BHP Billiton, Semafo ont plié bagage ; les 700 millions de Rio se sont volatilisés sans grand impact sur le terrain; les effets d’annonce font cas d’une trentaine de milliards de dollars d’investissements considérés imminents (20 milliards pour Rio, 5 milliards pour Mubadala, 6 milliards pour le Chinois CPI) mais Ebola est venu frapper le pays et l’isoler. C’est comme si Dieu essayait de faire passer un message aux dirigeants du régime: « Abandonnez votre obsession sur les mines et focalisez-vous sur votre peuple, sur la réconciliation nationale, la promotion de paix, de la justice...». Mais il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.