Recrudescence des crimes environnementaux à Madagascar
Depuis la mise en place de l'état d'urgence sanitaire il y a un peu plus d'un mois en raison du Covid-19, la criminalité environnementale s'est intensifiée, notamment dans les forêts et aires protégées. Un constat des organisations de la société civile et du ministère de l'Environnement. L'Alliance Voahary Gasy qui regroupe les organisations œuvrant pour la protection de la biodiversité a publié un communiqué mardi 28 avril pour alerter sur ce phénomène...
Charbonnage, cultures de céréales, de cannabis ou encore extraction minière dans les aires protégées, coupe et trafic de bois précieux, vente de tortues en danger d'extinction... La Grande Ile souffrait déjà des ces fléaux, mais ils se sont intensifiés depuis la crise (sociale et économique) provoquée par la pandémie de Covid-19. Un phénomène qui se constate sur presque tout le territoire, indique la ministre de l'Environnement et du Développement durable, Baomiavotse Raharinirina...
« Il y a énormément de gens qui sont dans une grande précarité économique et donc il y a une recrudescence des actes de criminalité environnementale...», précise Baomiavotse Raharinirina...
« Comme dans tous les pays pauvres les gens les plus démunis se retournent toujours vers les ressources naturelles disponibles dès que l'occasion se présente. Mais elles sont encouragées par les trafiquants qui profitent du service minimum de l'administration en ce moment pour piller les ressources naturelles. Le ministère de l'Environnement fait ce qu'il peut avec les moyens qu'il a, mais il faut que la justice suivent aussi après », souligne Ndranto Razakamanarina, le président de l'Alliance Voahary Gasy
Pour cette plateforme qui regroupe une trentaine d'organisations de la société civile impliquées dans la défense de l'environnement, la tolérance zéro n'est pas toujours appliquée par la justice car plusieurs trafiquants se sont révélés être des fonctionnaires ou des personnalités locales influentes, poursuit Ndranto Razakamanarina.