Au Cameroun, la croissance de l’agro-industrie sème l’espoir et le désespoir au sein des communautés
Les complexes agro-industriels considérés comme des moteurs de croissance économique au Cameroun, sont aussi à l’origine du désarroi de nombreuses familles camerounaises, suite à une recrudescence des accidents de travail et aux impacts environnementaux de leurs activités.
Les chiffres progressent au fil des années, et la branche agro-industrielle représente à elle seule 26,4% des accidents de travail recensés au Cameroun en 2020, selon une évaluation de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), l’institution camerounaise en charge de la protection sociale.
La Société sucrière du Cameroun (SOSUCAM) [filiale de Somdia], détentrice du monopole de la production de sucre camerounais, serait responsable d’une centaine de cas d’accidents par an conduisant parfois à la mort dans ses plantations et ses usines, selon les estimations du Syndicat des travailleurs saisonniers locaux.
Cette agro-industrie implantée au Cameroun depuis 1964 est également accusée par les ONG locales de pollution des rivières, de pollution des sols et de destruction des plantations villageoises dans le cadre de ses activités. Elle brille surtout par des manquements dans l’application de la législation camerounaise en matière de travail et de sécurité sociale, et de protection de l’environnement...