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المقال

12 سبتمبر 2017

الكاتب:
Mighty Earth (Etats-Unis)

La destruction de parcs nationaux par l’industrie du chocolat révélée par une enquête

La culture du cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana est responsable de la disparition de vastes étendues boisées...Une nouvelle enquête menée par Mighty Earth et intitulée "L’amère déforestation du chocolat", révèle qu’une quantité importante du cacao avec lequel Mars, Nestlé, Hershey, Godiva et d’autres grandes marques fabriquent leur chocolat est cultivée illégalement dans des parcs nationaux et des aires protégées en Côte d’Ivoire et au Ghana...Ce rapport démontre que plusieurs parcs nationaux et aires protégées ont vu 90 % de leur surface, voire davantage, convertie en cultures de cacao, alors que les forêts denses ne recouvrent plus que 4 % de la Côte d’Ivoire. Le laxisme des chocolatiers en matière d’approvisionnement a également entraîné une déforestation massive au Ghana...Trois sociétés, Cargill, Olam et Barry Callebaut, contrôlent à elles seules près de la moitié du marché mondial du cacao. L’enquête de Mighty Earth a remonté la filière du cacao...là où les grandes sociétés de chocolaterie le transforment en tablettes...« Le degré d’implication de marques célèbres de chocolat comme Mars dans la destruction des parcs nationaux et des aires protégées est choquant », a déclaré Etelle Higonnet, Directrice juridique et Directrice de campagne pour Mighty Earth. « Ces sociétés doivent immédiatement prendre des mesures fortes pour mettre un terme une bonne fois pour toutes à la déforestation, et remédier aux dégâts causés par le passé. »...« Nous espérons que ces autres pays prendront conscience des méfaits de l’industrie du chocolat en Côte d’Ivoire, et qu’ils empêcheront ses acteurs de répéter ailleurs leurs mauvaises pratiques », poursuit Etelle Higonnet. « Les anciennes forêts de notre nation étaient autrefois un paradis pour la faune comme les chimpanzés...Aujourd’hui, elles sont fortement dégradées et déboisées, et sont sur le point de disparaître », a déclaré Signo Kouamé Soulago Fernand, Secrétaire général du ROSCIDET...« Cette déforestation est due principalement à la culture du cacao. Or, nous devons parvenir à développer une agriculture respectueuse des forêts et qui profite réellement aux communautés et à l’économie du pays. Les grands groupes chocolatiers doivent soutenir les actions du gouvernement en ce sens à la fois financièrement et sur un plan technologique. »...Nous avons pu démontrer que des négociants achetaient ouvertement ces fèves cultivées illégalement pour les vendre ensuite aux plus grands chocolatiers du monde. Malgré les nombreuses initiatives publiques en matière de développement durable lancées par ces derniers, ces pratiques se sont perpétuées sans réel changement. « L’industrie du cacao poursuit son exploitation des forêts et des communautés d’Afrique de l’Ouest pour un cacao vendu pour une bouchée de pain », a déclaré Sindou Bamba, Coordinateur général de Regroupement des acteurs ivoiriens des droits humains (RAIDH). « Mais ce cacao bon marché coûte en revanche fort cher à la Côte d’Ivoire en matière de déforestation et d’abus des droits humains. Il est grand temps que ce secteur achète le cacao à un prix décent aux agriculteurs et qu’il mette en œuvre des pratiques de production durables afin d’assurer la résilience des écosystèmes locaux, car nous finirons tous par payer tôt ou tard le prix de la destruction de ces forêts. » Les cultivateurs de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana gagnent en moyenne moins de 0,82 $ par jour et travaillent souvent de longues heures dans des conditions dangereuses. Le travail des enfants reste encore une pratique courante pour ce secteur, malgré les promesses de nombreux chocolatiers d’éliminer cette pratique. Ce rapport arrive à point nommé pour le secteur du chocolat qui doit saisir cette occasion pour prendre de véritables mesures orientées vers un futur plus responsable sur le plan environnemental...le Prince Charles a convoqué les PDG et hauts dirigeants de 34 grandes entreprises du secteur du chocolat pour les exhorter à agir contre la déforestation. Ces entreprises ont promis de présenter un plan concret en novembre, à l’occasion du prochain sommet sur le climat à Bonn. « Ce rapport montre que le secteur du chocolat proclame depuis longtemps des engagements en matière de développement durable, mais que cela ne l’a pas empêché de se comporter de manière indigne, a déclaré Etelle Higonnet. Le Prince Charles est parvenu à réunir les acteurs de ce secteur autour d’une table afin qu’ils réfléchissent enfin à des actions concrètes, et a créé ainsi une occasion unique pour impulser un changement possible. »


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