L’industrie aurifère cède à la pression des défenseurs de l’environnement, selon un analyste
"L’industrie aurifère cède à la pression des défenseurs de l’environnement", 18 décembre 2020
Newmont veut affecter un budget de 500 millions $ à ses actions en faveur du climat, d’ici 2025...l’objectif est de réduire ses émissions de 30%, d’ici 2030, et d’atteindre la neutralité carbone, d’ici 2050. Pour le PDG Tom Palmer...il s’agit pour la société de « joindre l’acte à la parole ». Newmont étudierait ainsi la possibilité d’installer des centrales solaires et éoliennes sur plusieurs mines...
Si des plans concrets de réduction des émissions sur plusieurs années sont rares dans l’industrie minière, on assiste depuis plusieurs mois à une vague d’investissements dans les énergies « propres »...En février 2019, par exemple...Barrick, a annoncé vouloir installer une centrale solaire hybride pour aider sa centrale thermique existante de 63 MW à alimenter sa mine d’or Loulo (Mali), avec comme objectif d’économiser 10 millions de litres de carburant par an et de réduire les émissions de CO2 de 42 000 tonnes sur la même période...
Deuxième producteur d’or d’un autre pays ouest-africain, le Burkina Faso, le russe Nordgold a conclu avec Total Eren et son partenaire Africa Energy Management Platform un accord pour y construire une centrale solaire photovoltaïque afin d’alimenter ses mines d’or Bissa et Bouly. Dans le même temps, Resolute Mining a confié fin 2019 à Aggreko l’installation, l’exploitation et la maintenance d’une centrale hybride pour alimenter sa mine d’or de Syama au Mali. De son côté, Caledonia Mining a engagé en octobre dernier le français Voltalia pour construire une centrale solaire à sa mine d’or Blanket située au Zimbabwe...
Contrairement à d’autres sous-secteurs miniers, l’or a plutôt été épargné par les critiques des défenseurs de l’environnement. Pourtant, il n’en demeure pas moins l’un des principaux pollueurs du secteur minier. D’après les données du cabinet ESG Skarn Associates, les émissions de niveau 1 et de niveau 2 du secteur aurifère sont par exemple plus élevées que celles du cuivre, du nickel ou du charbon métallurgique...s’ils veulent continuer à bénéficier du soutien des investisseurs et divers bailleurs de fonds, les géants miniers actifs dans l’exploitation de l’or doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre...
Selon un nouveau rapport conjoint du World Gold Council (WGC) et du cabinet Wood Mackenzie publié le 9 décembre 2020, les émissions du secteur aurifère peuvent être réduites de 35%, d’ici 2030, ce qui permettrait à l’industrie d’être en ligne avec les objectifs de l’Accord de Paris...