Myanmar : De nombreuses marques de vêtements se retirent suite au coup d'Etat
"Birmanie: des usines textiles au cœur de la contestation", 16 mars 2021
Le pouvoir militaire birman a instauré la loi martiale dans six zones regroupant des usines à capitaux chinois, et officiant principalement dans l'univers du textile-habillement...
Le coup d'État ne sera pas sans conséquence à court et moyen termes sur l'activité birmane liée à l'habillement-chaussure. "La situation des Rohingyas et les problèmes de droits de l'homme au Myanmar ont rendu les investissements moins attrayants pour les entreprises occidentales que pour la Chine", expliquait dès février Lucas Myers, analyste pour Woodrow Wilson International. De son côté, le président de l'American Apparel & Footwear Association, Stephen Lamar, indiquait que de nombreuses marques de l'organisation sont en lien avec la Birmanie, et trouvent ce coup d'État "profondément inquiétant".
Et les conséquences n'auront pas tardé. Début mars, le groupe suédois H&M a finalement annoncé qu'il suspendait la prise de commandes auprès de ses fournisseurs birmans, au nombre de 45 selon la liste mise à disposition par l'entreprise. Le 15 mars, c'est le groupe italien OVS qui emboitait le pas de son compatriote Benetton en indiquant également suspendre ses passages d'ordres en Birmanie. Fast Retailing (Uniqlo) a pour l'heure seulement confirmé que deux usines d'un de ses partenaires locaux ont été incendiées à Rangoun. L'Irlandais Primark est lui au cœur d'une polémique lancée par le Guardian. Le journal rapporte que, le 18 février, un fournisseur de la marque aurait séquestré son millier d'employés pour les empêcher de rejoindre les manifestations. Primark a annoncé lancer une enquête, et suspendre son approvisionnement depuis le pays...
En moins de 10 ans, le pays est par exemple devenu le neuvième fournisseur de l'Union européenne en habillement, avec 2,4 milliards d'euros de marchandises en 2019, en hausse de 43%...
Le marché emploierait 1,5 million de Birmans, et devrait rapidement passer le cap des 2 millions dans les années à venir. Poussant certains observateurs à estimer que les groupements de travail textile jouent aujourd'hui un rôle-clef dans la structuration de la contestation birmane...