Au Niger, grandes manifestations contre la loi de finances
Pas de répit pour le gouvernement nigérien. Les organisations de la société civile (OSC) tiennent à maintenir la pression afin d'obtenir satisfaction pour leurs revendications. Ce jeudi à Niamey, le Cadre de concertation et d'actions citoyennes (CCAC) regroupant les OSC du pays a annoncé la reprise le 9 septembre 2018 des manifestations de rue contre la loi de finances 2018. Les OSC nigériennes qui ne cessent d'insister sur le caractère non partisan, mais exclusivement citoyen des requêtes demandent au gouvernement d'abroger les mesures «antisociales» contenues dans la loi de finances 2018. Le CCAC demande notamment l'annulation des cadeaux fiscaux octroyés aux compagnies minières, aux opérateurs télécoms et aux marketeurs des hydrocarbures, la réduction du train de vie de l'Etat et l'allocation de ressources financières conséquentes aux secteurs sociaux de base (éducation, santé, agriculture, élevage, etc.)...L'annonce de la reprise des manifestations a été faite en présence des trois grandes figures de la contestation, Noufou Arzika, Moussa Tchangari et Ali Idrissa, relâchées le 24 juillet dernier seulement, après avoir été arrêtés fin mars dernier dans le cadre des manifestations. Présentés au juge du tribunal de grande instance hors classe de Niamey avec pour chef d'accusation «provocation d'attroupement non armé et interdit», ils ont été condamnés non pas aux trois ans d'emprisonnement ferme requis par le procureur de la République à leur encontre, mais plutôt à trois mois de prison, avec sursis. Leurs avocats avaient démontré que la manifestation n'était pas interdite aux yeux de la loi, d'autant plus que l'Etat qui disposait de 72 heures réglementaires pour notifier l'interdiction de manifester n'a pas respecté les délais imposés par la loi en vigueur.