Intelligence artificielle : Pourquoi l'accord de l'Union Européenne est une occasion manquée
Nous l’attendions depuis des mois. L’accord politique sur le règlement européen de l’intelligence artificielle aurait pu être historique. Il ne l’est pas et au contraire, crée un dangereux précédent.
Dans le cadre des discussions autour de l’AI Act, le Parlement européen s’était positionné pour une interdiction totale de la reconnaissance faciale en temps réel. Après la pression d’Etats membres, dont la France, le Parlement est revenu sur sa décision : la reconnaissance faciale pourra être utilisée sous certaines conditions.
Ne pas garantir une interdiction totale de la reconnaissance faciale constitue donc une occasion largement manquée de stopper et de prévenir des atteintes graves aux droits humains, à l'espace civique et à l'État de droit, qui sont déjà menacés dans l’ensemble de l'UE.
...[L]es technologies comme la reconnaissance faciale mettent à mal nos droits humains : menace réelle pour notre vie privée et nos libertés fondamentales, discriminations accentuées…
Les législateurs de l’AI Act n’ont pas non plus réussi à interdire l’exportation de technologies d’intelligence artificielle nuisibles, qui seraient illégales dans l’UE. Permettre aux entreprises européennes de tirer profit de technologies qui portent atteinte aux droits humains établit un double standard dangereux...