Travailleurs Forcés Ouïghers dans des usines sous-traitantes de grande entreprises occidentales: quand cesserons-nous de faire confiance aux seuls engagements des multinationales ?
Les faits documentés dans le rapport de l’Institut australien de stratégie politique (ASPI) [1] rendu public le 1er mars dernier « Uyghurs for sale » choquent largement media et opinion publique. Alors que se multiplient les déclarations des entreprises et les appels à « avancer ensemble », ce rapport inquiétant apporte une preuve supplémentaire, si elle était nécessaire, de l’urgence à adopter au niveau international une législation qui empêche que l’activité économique repose sur des atteintes massives aux droits fondamentaux des personnes. Il n’est plus temps de se reposer sur les discours de ces puissantes entreprises...
Il identifie ainsi 83 entreprises mondialement connues qui profiteraient de manière directe ou indirecte de ce travail forcé. Parmi elles Abercrombie & Fitch, Adidas, Amazon, Apple, Gap, H&M, Lacoste, Nike, Puma, Samsung, Uniqlo, Victoria’s Secret ou encore Zara. Des entreprises prospères, aux moyens financiers considérables, cultivant une image soignée voire vertueuse auprès des consommateurs.
Ces violations sont choquantes. Les réponses des entreprises ne le sont pas moins : interrogées par des journalistes, certaines réitèrent leur engagement en faveur de la dignité des travailleurs ; d’autres indiquent avoir rappelé à leurs fournisseurs cet attachement ; d’autres encore disent ne pas avoir ces usines comme fournisseurs directs – un argument largement avancé lors de l’effondrement du Rana Plaza en 2013...
Le Collectif Éthique sur l’étiquette demande en ce sens :
-De faire appliquer en France la loi sur le devoir de vigilance et d’en élargir la portée [4] ;
-D’activer les négociations visant à l’adoption d’une directive européenne ambitieuse sur le devoir de vigilance ;
-D’avancer dans l’adoption du traité onusien sur les Entreprises et les droits humains en négociation depuis 2014.