Chaque année, jusqu’à 10 milliards de dollars de cuivre et cobalt sont extraits du sol congolais pour le vendre à l'étranger. Ces deux minéraux représentent 80% du total des recettes d'exportation du pays.⁹ Mais l'analyse effectuée par Global Witness sur les données fournies par l'Initiative de transparence des industries extractives (ITIE) montre que plus de 750 millions de dollars de revenus issus du secteur minier et perçus par les organismes fiscaux et les compagnies minières publiques entre 2013 et 2015 ne sont jamais parvenus au Trésor public...Notre analyse montre...que le Congo perd chaque année une somme phénoménale. Entre 30 et 40 % des paiements ne parviennent jamais dans les coffres du Trésor public...Où aboutit donc cet argent ? Pourquoi n'est-il pas utilisé pour aider le peuple congolais à sortir de la misère ? Ce sont les questions sur lesquelles Global Witness, de concert avec des chercheurs congolais, s’est penchée...Ce que nous avons trouvé explique en partie le paradoxe entre pauvreté et richesse qui touche le Congo : la présence de familles à quelques pas du centre-ville de Kinshasa, la capitale, qui ne mangent souvent qu’un repas par jour ; les communautés entières vivant dans le besoin, dont les enfants n’ont accès ni à une éducation de base ni aux soins de santé, tout près des immenses mines industrielles du Katanga détenues et exploitées par certaines des entreprises les plus riches au monde.