RD Congo : Le respect des droits est essentiel dans la lutte contre le COVID-19. Il faut assurer nourriture et eau potable aux habitants les plus vulnérables et contenir les forces de sécurité
Dans sa réponse à la pandémie de COVID-19, la République démocratique du Congo devrait en priorité assurer un soutien aux communautés défavorisées, aux personnes déplacées et aux autres personnes les plus à risque, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.
Le gouvernement congolais devrait rapidement adopter une stratégie de communication efficace, afin de fournir de façon opportune des informations précises sur les mesures à prendre pour contenir le coronavirus. Le gouvernement devrait également se préparer à faire face à des perturbations en termes de sécurité alimentaire et d’accès aux soins médicaux, et s’assurer que le personnel sanitaire soit protégé. Les autorités devraient aussi instruire les forces de sécurité de faire appliquer la loi tout en respectant les droits fondamentaux.
« Face à l’ampleur de la crise du COVID-19, le gouvernement congolais devrait prendre non seulement en compte la santé de chaque habitant du pays mais également l’ensemble de ses droits », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « Le gouvernement devrait mettre au point, avec ses partenaires locaux et internationaux, des stratégies d’assistance aux populations les plus vulnérables et faire en sorte que les professionnels de santé puissent faire leur travail de manière sûre. »
Les autorités sanitaires congolaises ont confirmé 134 cas de COVID-19, dont 13 décès, à la date du 2 avril 2020...
« À Kinshasa, nos équipes manquent de véhicules, nous ne pouvons donc tester qu’environ 80 personnes par jour [pour le COVID-19] », a déclaré un membre du personnel médical à Human Rights Watch. Selon ce personnel soignant, les stocks de masques étant insuffisants, les équipes de la riposte portent le même toute la journée. De nombreux professionnels de santé attendent ainsi un moyen de transport pour pouvoir faire leur travail et ne savent toujours pas comment, ni quand ils seront payés...
Les forces de sécurité de l’État déployées pour assurer le respect des mesures de restrictions et le maintien de l’ordre devraient respecter les droits humains et n’utiliser la force qu’en cas de nécessité absolue...la police a tué au moins 3 personnes et en a blessé 11 autres le 30 mars, en tirant à balles réelles sur des membres du mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo, qui manifestaient à Kinshasa pour « chasser l’esprit du coronavirus. »