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17 Sep 2024

Autor:
CNCD 11.11.11 (Belgique)

Côte d'Ivoire : Des communautés locales impactées réclament une indemnisation à la société SIAT

"Des communautés ivoiriennes engagent des avocats belges pour faire valoir leurs droits face à SIAT", 19 août 2024

Les conflits fonciers et sociaux dans les plantations de palmiers à huile et d’hévéas de SIAT perdurent depuis trop longtemps et doivent être résolus. Depuis plus d’une décennie, des communautés au Ghana, au Nigeria et en Côte d’Ivoire se lèvent pour dénoncer les multiples atteintes à leurs droits suite aux activités du groupe SIAT. Elles accusent l’entreprise d’accaparement de terres, de déforestation, d’atteinte à leur sécurité alimentaire, et d’autres violations de droits humains. Selon ces dernières, l’entreprise est aussi complice d’une répression qui a causé l’arrestation et la détention arbitraire de plus de 70 personnes, mené à la mort de deux personnes et laissé des dizaines de blessés.

Ce lundi 9 septembre...une dizaine de représentants des communautés de Prikro en Côte d’Ivoire ont remis au Groupe SIAT une demande d’indemnisation [accessible ici]...Ils réclament un dédommagement à hauteur de plus d’un milliard de Francs CFA (soit plus de 1,6 million d’euros) pour l’ensemble des préjudices subis et se positionnent comme premiers créanciers de la multinationale.

« Le montant peut paraître élevé et pourtant il ne nous permettra jamais de compenser la détresse et l’enfer que nous avons vécus. Comment évaluer monétairement les tortures subies en prison ? Comment évaluer l’impact des mois et des mois de détention arbitraire ? Combien pour ne pas avoir pu nourrir nos enfants, faute de terres à cultiver, pendant des années ? », témoigne un porte-parole des communautés, lui-même arbitrairement détenu en prison pour plus de six mois.

L’avocate Pauline Delgrange confirme : « Nos clients ont subi des pertes et préjudices considérables en raison des activités fautives de SIAT SA pendant plusieurs années. SIAT SA a l’obligation de réparer les dommages qu’elle a causés. La démarche est peu courante mais tout à fait fondée ».

SIAT est spécialisée dans la production de caoutchouc et d’huile de palme. Elle fait partie des cinq grandes entreprises qui contrôlent à elles seules 75 % des plantations de palmiers à huile en Afrique. Elle vend ses produits à base d’huile de palme à de grandes multinationales telles que Unilever (Royaume-Uni) et Nestlé (Suisse), et ses produits en caoutchouc alimentent les chaînes d’approvisionnement de géants internationaux du pneumatique tels que Michelin (France) et Goodyear (Etats-Unis).

En juin 2022, des représentant-es des communautés et des...se rendent à Bruxelles pour faire pression sur la multinationale. Des rencontres avec des responsables politiques sont organisées et une action est organisée devant les bureaux de SIAT. Une lettre est remise au CEO pour demander une rencontre sur place avec les communautés affectées. Malgré ses engagements, SIAT n’a pas donné de réelle suite à ces rencontres...

En 2023, la famille belge Vandebeeck, actionnaire majoritaire via son holding Fimave, revend le groupe qu’elle a créé en 1980 au conglomérat nigérian Saroafrica. La transaction est définitivement conclue en mars 2024, et la société Oak & Saffron Limited, filiale du groupe nigérian Saroafrica, acquiert 86 % du groupe SIAT, pour un montant estimé à plus de 200 millions d’euros.

Aujourd’hui sous contrôle nigérian, la société a encore des liens importants avec la Belgique : son siège se trouve toujours à Zaventem ; sa filiale gantoise Deroose Plants (spécialisée dans les cultures ornementales et tropicales) fait encore partie du groupe, deux investisseurs publiques belges (Société Fédérale de Participations et d’Investissement (SFPIM) et la société d’investissement publique flamande (PMV)) sont toujours liés à SIAT ; les banques Belfius, KBC et la PMV ont dû renoncer à (une partie) de leurs créances dans le cadre de la réorganisation judiciaire en 2023.