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21 Nov 2022

COP27 : la RDC exige des compensations pour annuler ses projets de prospection pétrolière dans les tourbières

En avril, Kinshasa avait annoncé son ambition d’accroître ses recettes pétrolières en encourageant l’exploration puis l’exploitation du potentiel en hydrocarbures de zones jugées fragiles du point de vue environnemental.

Eve Bazaiba, la vice-première ministre de RDC a déclaré lors de discussions menées lors de la COP27 et visant à lancer un programme de cartographie des tourbières à travers le monde que sans compensations, son pays ne compte pas interrompre les projets pétroliers qu’il envisage.

La déclaration intervient quelques mois après que l’État a indiqué sa volonté d’ouvrir 30 périmètres pétroliers et gaziers au cycle d’appel d’offres annoncé quelques semaines plus tôt. Ce choix avait été vivement critiqué par plusieurs ONG de protection de l’environnement ainsi que par des acteurs de la scène politique internationale.

Ces derniers avaient appelé le gouvernement à abandonner le projet en raison de ses répercussions directes sur les tourbières de la forêt tropicale du bassin du Congo, qui contribuent naturellement au stockage des gaz à effet de serre.

À la COP27, plusieurs parties prenantes ont appelé de nouveau Kinshasa à mettre un terme à ce projet qui ne cadre pas avec l’atteinte des engagements climatiques. « Si le monde veut que le Congo préserve les tourbières, où est la compensation ? C’est une question d’éthique et de morale », a déclaré Eve Bazaiba.

La responsable a par ailleurs souligné que le pétrole étant « un manomètre pour l’économie mondiale » qui impacte à la moindre variation les cours des biens et services, la RDC ne peut, sans mesures compensatrices, continuer « d’importer du pétrole à des prix élevés et de mauvaise qualité », pendant que du brut gît dans son sous-sol.

Notons que l’édition 2022 de la Conférence internationale sur le climat, clôturée dimanche 20 novembre, laisse un goût d’inachevé selon plusieurs analystes. Malgré la décision historique de créer un fonds dédié aux financements des conséquences du réchauffement climatique sur les pays les plus vulnérables, aucune décision significative n’a été prise pour mettre un terme à l’exploitation des ressources en hydrocarbures.

Une tendance qui éloigne de plus en plus l’atteinte des objectifs climatiques visant à maintenir la température du globe sous la barre de 1,5 degré par rapport à l’ère préindustrielle.

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