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Article

29 Déc 2017

Auteur:
Christine Legrand, Le Monde (France)

Argentine : d’ex-dirigeants de Ford jugés pour complicité avec la dictature militaire

C’est un procès historique et totalement inédit qui se déroule en Argentine, où, pour la première fois, une entreprise multinationale est sur le banc des accusés pour violations des droits humains et complicité avec la dictature militaire (1976-1983). D’anciens dirigeants de la firme automobile américaine Ford Motor Company sont soupçonnés d’avoir facilité la séquestration et la torture de 24 ouvriers de l’usine de General Pacheco, dans la province de Buenos Aires, pendant les années de plomb. Trois délégués syndicaux n’ont jamais été retrouvés.

Plus de quarante ans après les faits, et après avoir été reporté à plusieurs reprises depuis plus de trois ans, le procès a débuté le 19 décembre au tribunal fédéral de San Martin... Le « procès Ford » devrait durer plusieurs mois. L’actuelle direction de l’entreprise s’est refusée à tout commentaire et ne fournira aucun communiqué officiel.

Sur le banc des accusés, deux civils, le numéro 2 de Ford Argentina à l’époque, Pedro Muller, âgé de 86 ans, et le chef de la sécurité de l’usine, Hector Sibilla (91 ans), qui a travaillé jusqu’en 2004 à l’ambassade des Etats-Unis à Buenos Aires, ainsi que le général Santiago Riveros (94 ans), patron du 4e bataillon de l’armée. 

...Les anciens cadres de Ford sont accusés d’avoir non seulement autorisé l’installation d’un centre de torture clandestin à l’intérieur même de l’usine, mais aussi d’avoir désigné les délégués syndicaux à mater, des « révolutionnaires »,selon eux, et des « ennemis internes » pour la junte militaire, afin de justifier la répression qui a fait, en Argentine, quelque 30 000 disparus. Du même coup, Ford Argentina, qui employait 5 000 ouvriers, a profité de ce climat de terreur pour augmenter les cadences de productivité de l’usine et faire taire toute revendication syndicale.