Des ONG mettent en demeure BNP Paribas et l'accusent de financer la déforestation au Brésil; avec les commentaires de l'entreprise

Comissão Pastoral da Terra
"BNP Paribas accusée par des ONG de financer la déforestation au Brésil", 17 Oct 2022
La banque française BNP Paribas a été mise en demeure par des ONG de cesser son appui financier à un géant de l'agroalimentaire brésilien, qu'elles accusent de contribuer à la déforestation, l'accaparement de territoires autochtones et au travail forcé...
« L’association brésilienne Comissão Pastoral da Terra (CPT) et l'association française Notre Affaire À Tous (NAAT), soutenues par l’ONG nord-américaine Rainforest Action Network, ont adressé une mise en demeure à la banque française BNP Paribas en raison de son appui financier à Marfrig, la deuxième plus grande entreprise de conditionnement de viande du Brésil »...
Cette mise en demeure, la première à viser une banque, est le préalable à une éventuelle action en justice des ONG.
Depuis 2017, la loi française sur « le devoir de vigilance » impose aux grandes entreprises de prendre des mesures effectives pour prévenir les atteintes aux droits humains et à l'environnement sur l'ensemble de leur chaîne d'approvisionnement...
Pour Jérémie Suissa, délégué général de Notre Affaire À Tous, cité dans le communiqué, les banques « ne peuvent plus prétendre qu'elles ne savent pas que leurs financements (...) alimentent activement le chaos climatique, l'effondrement de la biodiversité, l'accaparement des terres autochtones et les pratiques s'apparentant à l'esclavage ».
« Pour l'Amazonie, BNP Paribas ne finance pas les clients qui produisent ou achètent du bœuf et du soja dans des zones défrichées ou converties après 2008 », a répondu le groupe, sollicité par l'AFP. Dans le Cerrado, il dit exiger ces critères à partir du 1er janvier 2020, « conformément aux normes mondiales ».
« BNP Paribas est la seule banque internationale à avoir adopté des exigences aussi précises en termes d'absence de déforestation et de traçabilité », fait encore valoir la banque.
« En cas de possible désalignement, le Groupe peut décider de mettre fin à une relation commerciale », ajoute-t-elle, sans toutefois commenter les accusations contre Marfrig ni sa relation avec l'entreprise brésilienne.