Les négociants de pétrole suisses « inondent l’Afrique de carburants toxiques » selon Public Eye
En septembre 2016, Public Eye / Déclaration de Berne ( ONG suisse ) a publié une étude approfondie qui accuse des négociants de pétrole suisses de vendre en Afrique des carburants à haute teneur en soufre et en autres substances nocives, interdits en Europe. Selon l'ONG, « Par ces pratiques illégitimes, ces sociétés contribuent à l’explosion de la pollution de l’air dans les villes africaines et nuisent à la santé de millions de personnes. » Un résumé de l'étude est publié dans Public Eye - Le Magazine. (Le texte intégral est seulement publié en anglais.) Les conclusions principales : « Les résultats des échantillons prélevés à la pompe par Public Eye dans huit pays sont choquants : les carburants analysés présentent jusqu’à 378 fois plus de soufre que la teneur autorisée en Europe. Ils contiennent d’autres substances très nocives, comme du benzène et des aromatiques polycycliques, à des niveaux également interdits par les normes européennes. » Selon l'étude, ces substances polluantes contribuent à la pollution de l'air, et à des milliers de maladies et de morts prématurées.
L'ONG demande :
- aux gouvernements africains d'établir des seuils maximaux plus rigoureux pour le soufre et d'autres substances nocives
- aux négociants d'« immédiatement cesser de profiter de la faiblesse des normes en vigueur dans certains pays et produire et vendre partout dans le monde des carburants à faible teneur en soufre »
- aux gouvernements des Pays-Bas, de la Belgique et des Etats-Unis ( où ces carburants sont produits ) d'interdire l’exportation de carburants dangereux pour la santé
- au gouvernement suisse d'exiger des sociétés qui y siègent qu’elles fassent preuve de diligence en matière de droits humains et de protection de l’environnement, sur toute leur chaîne d’approvisionnement et dans les produits qu'elles vendent
Public Eye a demandé des réponses des entreprises principales citées dans l'étude avant sa publication, et a publié les réponses envoyées par ces entreprises (disponibles seulement en anglais). L'étude a soulevé de nouvelles questions basées sur les réponses obtenues. Trafigura et Puma Energy ont publié des communiqués suivant la publication de l'étude (celle de Trafigura seulement en anglais). Le Centre de Ressources sur les Entreprises et les Droits de l'Homme a invité les autres entreprises principales citées dans l'étude à y répondre. Addax & Oryx Group, Glencore, Vitol et Vivo y ont répondu. (Seule la réponse de Vitol est disponible en français.)
Mocoh a indiqué que sa réponse est en cours ; quand nous la recevrons, nous l'afficherons sur cette page. Gunvoh, Lynx Energy, et Mercuria n'ont pas encore répondu ; nous indiquerons ici si ces entreprises répondent ou non.