Brésil : La Cour suprême affirme le droit inaliénable des indigènes d’occuper leurs terres ancestrales et ainsi les préserver de l'agrobusiness
"Au Brésil, les indigènes remportent le «procès du siècle» pour préserver leurs terres de l’agrobusiness", 22 septembre 2023
Dans ce «procès du siècle» brésilien, deux mondes se sont affrontés. D’un côté, les peuples autochtones d’Amazonie ; de l’autre, le puissant secteur de l’agroalimentaire. Ce sont les premiers qui ont bénéficié de la décision de la Cour suprême du Brésil rendue jeudi 21 septembre. A l’issue d’un procès-fleuve, ouvert en 2021 et suspendu à plusieurs reprises, la plus haute instance judiciaire du pays a conforté le droit inaliénable des indigènes à occuper leurs terres ancestrales. L’enjeu était d’autant plus crucial que les réserves attribuées aux autochtones sont considérées par les scientifiques comme des remparts à la déforestation et jouent un rôle clé dans la lutte contre le réchauffement climatique...
La Cour suprême a en effet déclaré inconstitutionnel l’argument principal du secteur de l’agroalimentaire : le «cadre temporel». Si cette thèse avait été jugée valide, les peuples autochtones auraient pu être expulsés de leurs terres s’ils ne parvenaient pas à prouver qu’ils les occupaient officiellement au moment de la promulgation de la Constitution brésilienne, en 1988. Toutefois, les autochtones expliquent que certains territoires n’étaient pas occupés par eux à cette date, en raison d’un processus d’expulsion manu militari mené pendant des siècles...
La Cour suprême a en effet déclaré inconstitutionnel l’argument principal du secteur de l’agroalimentaire : le «cadre temporel». Si cette thèse avait été jugée valide, les peuples autochtones auraient pu être expulsés de leurs terres s’ils ne parvenaient pas à prouver qu’ils les occupaient officiellement au moment de la promulgation de la Constitution brésilienne, en 1988. Toutefois, les autochtones expliquent que certains territoires n’étaient pas occupés par eux à cette date, en raison d’un processus d’expulsion manu militari mené pendant des siècles.
Selon l’ONG Institut socio-environnemental, près d’un tiers des plus de 700 réserves indigènes auraient pu être affectées par cette décision. Ce jugement est une «réponse très importante aux menaces et à la criminalisation que nous avons vécues ces quatre dernières années», s’est réjoui Kleber Karipuna, directeur exécutif de l’Association des peuples indigènes du Brésil (Apib)