abusesaffiliationarrow-downarrow-leftarrow-rightarrow-upattack-typeburgerchevron-downchevron-leftchevron-rightchevron-upClock iconclosedeletedevelopment-povertydiscriminationdollardownloademailenvironmentexternal-linkfacebookfiltergenderglobegroupshealthC4067174-3DD9-4B9E-AD64-284FDAAE6338@1xinformation-outlineinformationinstagraminvestment-trade-globalisationissueslabourlanguagesShapeCombined Shapeline, chart, up, arrow, graphLinkedInlocationmap-pinminusnewsorganisationotheroverviewpluspreviewArtboard 185profilerefreshIconnewssearchsecurityPathStock downStock steadyStock uptagticktooltiptwitteruniversalityweb

Le contenu est également disponible dans les langues suivantes: English, español,

Article

23 Sep 2021

Auteur:
FIDH

Colombie : des communautés indigènes appellent la CIDH à prendre des mesures conservatoires pour prévenir le risque de dommages irréversibles que pourrait engendrer la déviation de la rivière Bruno due à l’exploitation minière de charbon à grande éch

Le territoire de La Guajira en Colombie abrite une richesse culturelle et environnementale unique. Il héberge des communautés du peuple indigène Wayuu, des peuples de la communauté noire et des paysans...

ependant, cela fait une quarantaine d’années qu’un projet de mine de charbon à ciel ouvert a vu le jour ; il s’agit de la mine de charbon à ciel ouvert la plus vaste d’Amérique latine, gérée par la société Carbones del Cerrejón, qui était détenue par les multinationales Glencore, BHP et Angloamerican.

Après plusieurs décennies d’expansion incontrôlée, le mégaprojet d’exploitation minière a asséché, dévié et contaminé divers sources et réservoirs hydriques, ce qui a endommagé le système hydrolique et hydrogéologique, et aggravé une crise hydrique et climatique qui secoue la région. Des discriminations et des atteintes systématiques aux droits humains en ont résulté, ainsi que des dommages écosystémiques graves, voir irréversibles dans certains cas.

Malgré ce constat accablant, il est prévu d’étendre le projet encore davantage, le plan de croissance prévoyant entre autres d’exploiter de nouveaux sites miniers. C’est au nom d’intérêts économiques que le groupe a choisi de dévier la rivière Bruno, affluent du fleuve Ranchería, l’une des sources hydriques les plus importantes de la région. Ce projet a été autorisé par l’État colombien sans évaluer au préalable les impacts environnementaux et sociaux, et sans prendre en compte les liens spirituels et culturels du peuple Wayuu avec la rivière.

Face à cette situation, les communautés ont fait appel à la justice pour que leurs droits soient protégés. En 2019, la Cour constitutionnelle colombienne a rendu un jugement reconnaissant la menace et le risque qui pèsent sur les droits à l’eau, à la santé et à l’alimentation des communautés. La cour a estimé que le gouvernement et la société minière devaient produire une étude pour évaluer à nouveau la viabilité de ce projet... Malgré cela, la décision judiciaire n’a, à ce jour, pas été respectée et la rivière Bruno est toujours déviée et court le risque d’être exploitée. En outre, les multinationales ont effectué une demande d’inversion de la décision auprès de l’État colombien en juin 2021, afin de faire pression pour obtenir l’autorisation de mettre en œuvre leurs plans d’exploitation de la rivière...

Une demande d’adoption de mesures de précaution devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a été introduite pour contrer la demande des multinationales, afin de garantir d’urgence la protection des droits des communautés du territoire de la Guajira face à la menace de dommages irréversibles occasionnée par la déviation de la rivière Bruno et son projet d’exploitation. Est également demandé le respect de toutes les garanties juridiques vis-à-vis de l’exécution de la décision judiciaire de la Cour constitutionnelle.

Chronologie