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7 Nov 2022

COP27: «Ce dont les populations vulnérables ont besoin, ce n’est pas un agenda, ce sont des finances»

RFI : Les « pertes et dommages » ont été inscrits à l’agenda des négociations, pour la première fois. C’est une victoire pour vous ?

Eva Peace Mukyiranga : C’est un premier petit pas dans la bonne direction dès le premier jour de la COP. Cela fait depuis 1991 que les pays vulnérables réclament les « pertes et dommages », donc ça fait plaisir. Mais c’est juste un agenda, il reste un long chemin. Il faut maintenant réussir à obtenir un accord sur un mécanisme financier sur les pertes et dommages. Ce qui est nécessaire, pour les populations vulnérables, ce n’est pas un agenda, ce sont des finances. Elles existent pour l’atténuation, pour l’adaptation, mais pas pour les pertes et dommages. Les gens perdent leur maison, leur école, leur vie à cause des inondations. C’est toute une vie qui change du jour au lendemain, et pour l’instant, il n’existe pas de moyen pour les aider à reconstruire et à faire face à ces désastres, comme au Nigeria. C’est à ce moment que les gens ont besoin d’argent et c’est là qu’interviennent les pertes et dommages. Nous espérons donc un mécanisme pour les « pertes et dommages » à cette COP...

RFI: L’utilité des COP est souvent remise en cause. Qu’en pensez-vous ?

Eva Peace Mukyiranga : Elles sont utiles. S’il n’y avait eu cette pression sur les pays développés pour prendre positions sur la question des pertes et dommages, nous n’aurions jamais eu d’agenda. Et je crois que les jeunes ont joué un grand rôle pour que cela arrive. Ils ont été très mobilisés à la COP26 et ont fait en sorte que cette question soit portée au premier plan des discussions. Je crois qu’on peut transformer le « blablabla » en action, que ce soit en tant que négociateur ou militant...

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