Les entreprises internationales à la traîne dans la lutte contre le changement climatique
" Climat : l’action des entreprises manque encore de crédibilité" 1 octobre 2024
[...] Selon les auteurs du rapport, sur les près de 1 000 grandes entreprises cotées étudiées, la quasi-totalité (99%) semblent reconnaître l’urgence que représente le changement climatique pour leurs organisations. Pour autant, elles sont peu nombreuses à mettre en place des mesures concrètes pour réduire leur impact carbone et adapter leurs stratégies économiques à l’urgence climatique. Ainsi, 46% seulement rendent des comptes sur les actions qu’elles mettent en place de manière opérationnelle pour limiter leurs émissions de CO2 et atteindre leurs objectifs climatiques. Moins d’une entreprise sur deux a intégré des critères de performance dans les rémunérations de ses dirigeants.
La crédibilité des stratégies de décarbonation en question “De nombreuses entreprises des secteurs à fortes émissions ne parviennent pas à mettre en œuvre des processus et des objectifs de transition adéquats”, commente ainsi David Russell, président de la Transition Pathway Initiative, alors qu’il existe un doute sérieux sur la crédibilité des stratégies et des actions mises en place par les grandes entreprises. Pratiquement aucune ne met en place de planification stratégique cohérente pour faire la transition vers des modèles économiques bas carbone. 5% seulement mesurent l’impact de leurs stratégies de réduction d’émissions de CO2 et 2% ont mis en place une stratégie pour stopper ou limiter la part des activités très polluantes dans leurs modèles d’affaires.
Les mêmes tendances sont observées dans le rapport du Net Zero Tracker, publié le 23 septembre dernier : si 60% des 1 900 grandes entreprises internationales étudiées se sont dotées d’un objectif “net zéro”, la solidité de leurs politiques climatiques reste très discutable. Seules 5% des entreprises respectent les critères d’une stratégie climatique de qualité définis par l’ONU, notamment fixer des objectifs précis, incluant l’ensemble des gaz à effet de serre, ou prioriser les réductions directes des émissions plutôt que les dispositifs de compensation carbone, largement critiqués ces dernières années pour leur manque d’efficacité.