Public Eye: le retour de Swiss Trading SA
Le rapport de l'ONG Public Eye...est la conclusion de trois ans d'un travail fouillé. Il inclut l'analyse, entre novembre 2012 et février 2016, de 47 échantillons de carburant (25 de diesel et 22 d'essence) prélevés dans huit pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale, nommément l'Angola, le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Mali, la République du Congo, le Sénégal et la Zambie, dans des stations-service appartenant à des filiales de négociants suisses. Car la thèse défendue par l'ONG est que ces négociants suisses "empoisonnent" l'Afrique...Les résultats des analyses présentés par l'ONG parlent d'eux-mêmes. Si, sans l'ombre d'un doute, la teneur en soufre des échantillons prélevés est plus qu'alarmante, elle reste dans tous les cas en deçà des normes imposées dans le pays de référence...Il est par ailleurs regrettable que l'ONG avoue ne s'être intéressée qu'à la distribution contrôlée par des sociétés suisses. En effet, il eut été intéressant de pouvoir effectuer des comparaisons avec des échantillons recueillis auprès d'autres distributeurs...Quand l'ONG pointe du doigt les négociants, elle ne fait que "tirer sur le messager" car ce ne sont jamais eux qui définissent les spécifications des carburants mais les Etats, en concertation avec les producteurs, les consommateurs et les constructeurs automobiles. Le vrai problème – et pour lui faire justice, il est aussi abordé par le rapport – est le niveau insuffisant des normes des pays africains. Vouloir le résoudre en blâmant les négociants n'a ni rime ni raison. Si lors d’un appel d’offre public, un trader se présentait avec une qualité supérieure à celle en vigueur dans le pays…il n'y vendrait rien...