"Un ouvrier agricole abandonné par son employeur après avoir eu le bras arraché, colère en Italie", 21 juin 2024

« C’est un acte barbare », s’est émue mercredi 19 juin la ministre italienne du Travail, Marina Elvira Calderone, alors qu’elle venait d’apprendre la mort de Satnam Singh, un ouvrier agricole de 31 ans. Deux jours plus tôt, une machine avait tranché le bras du jeune ressortissant indien. Son patron, qui l’employait au noir depuis deux ans, n’a pas appelé les secours. À la place, il l’a chargé dans une camionnette, a mis le bras dans une cagette à fruits, et a déposé le tout devant son domicile avec sa femme, qui travaillait avec lui. Une enquête a été ouverte...

Dans cette région du Latium - où 40 % des ouvriers agricoles ne sont pas déclarés, selon l’Observatoire Placido Rizzotto, « on a vu de tout : des travailleurs visés par des coups de feu, obligés d’appeler leur employeur « maître », ou encore hébergés dans des baraques délabrées », commente à son tour Onofrio Rota, du syndicat FAI-CISL.

Au total : près de 230 000 ouvriers, souvent étrangers, font tourner l’agriculture italienne sans contrat, « payés 20 € en moyenne pour une journée de 10 à 14 heures de travail », précise au Sole 24 Ore Jean-René Bilongo, président de l’Observatoire. Le gouvernement lutte activement contre ce « système criminel », a assuré le ministre de l’Agriculture...

Opposition et syndicats réclament plus de contrôles dans le secteur et une révision des lois migratoires qui créent « la clandestinité et donc les conditions pour exploiter » les travailleurs, a dénoncé à La7 la députée Elisabetta Piccolotti (gauche).