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Article

25 Nov 2024

Auteur:
Georges Ibrahim Tounkara, Deutsche Welle (Allemagne)

La Cop29 mise en échec par la question des financements

La conférence des Nations unies sur le changement climatique, la Cop29, a pris fin [24.11.24] à Bakou, en Azerbaïdjan. Principale annonce : la promesse d’un financement de 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035 pour soutenir la transition énergétique et l’adaptation au changement climatique des pays en développement. Pourtant, le texte adopté ne satisfait pas tout le monde surtout les pays africains.

C'était le point le plus litigieux du sommet : combien d'argent les pays considérés comme les pollueurs historiques devront-ils verser aux pays en développement ? Réponse : 300 milliards de dollars par an pendant dix ans.

La Cop29 a en effet décidé que 23 pays développés et l'Union européenne auront l'obligation de financer 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 pour soutenir la transition énergétique et l'adaptation au changement climatique des pays en développement.

Les pays en développement notamment les pays africains, qui avaient demandé une aide de plus de 1.000 milliards de dollars, ont qualifié l'accord d'"insulte" et ont affirmé qu'il ne leur donne pas les ressources vitales dont ils ont besoin pour s'attaquer véritablement aux complexités de la crise climatique.

Mais, pour Hussein Alfa Nafo, conseiller du président du groupe africain à Bakou, cet accord n'est qu'un point de départ:

"Nous n'avons pas fixé ce chiffre. Il s'agit d'un point de départ. Il était très important pour le Groupe africain que ce chiffre - 300 milliards d'ici 2035 - soit un plancher et non un plafond. Et nous avons été en mesure, très tard dans la négociation, d'ajouter le terme « au moins » pour garantir qu'il ne s'agit que d'une base de départ, d'un minimum en raison des vastes besoins des pays en développement."

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé des sentiments mitigés à propos de cet accord de financement exhortant les Etats à le considérer comme une "fondation" à consolider. Le chef de l'ONU a souligné qu'"un accord à la Cop29 était absolument essentiel pour maintenir la limite de 1,5 degré", objectif de réchauffement maximal des températures planétaires par rapport à l'ère pré-industrielle. "Et les pays ont tenu leurs promesses."

Pour la  présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, cet accord "marque une nouvelle ère" dans la coopération sur le climat et son financement.

Joe Biden, le président américain, a lui aussi salué l'accord de Bakou. Il y voit un "pas important" dans la lutte contre le réchauffement climatique...