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Article

8 Oct 2024

Auteur:
Karena Avedissian, Anastasia Pestova, Stanislav Kibalnyk, Global Voices

Ouzbékistan: Malgré l'éradication du travail forcé dans la filière cotonnière, les conditions de travail démeurent inquiétantes

" Ouzbékistan: est-ce la fin du travail forcé dans l'industrie cotonnière" 08 octobre 2024

Le marché international a longtemps ignoré l'industrie cotonnière ouzbèke, autrefois synonyme de travail forcé. Les marques et fabricants occidentaux tels que Levi's, H&M et Adidas ont ignoré le secteur cotonnier du pays en raison de la pression constante des groupes de défense des droits de l'homme, ce qui a conduit à un boycott international du coton ouzbek [ang]. Cependant, en septembre 2024, deux ans seulement après la levée du boycott, l'Ouzbékistan a accueilli la plus grande convention textile annuelle au monde, la Fédération internationale des fabricants de textiles (ITMF). [...]

Depuis le début des réformes en 2015, l'Ouzbékistan a libéré du travail forcé près de deux millions d'enfants et un demi-million d'adultes, selon l'Organisation internationale du Travail (OIT). Le pays a également développé une industrie textile verticalement intégrée, libéralisé les marchés et est passé de l'exportation de coton brut à l'exportation de produits textiles à valeur ajoutée. [...] Malgré les progrès réalisés dans la filière cotonnière en Ouzbékistan, la situation reste difficile. Bien que le travail forcé ait été largement éradiqué, des problèmes tels que les violations des droits du travail, la répression des travailleurs et l'intimidation des défenseurs des droits humains demeurent. En avril 2024, deux éminentes militantes des droits du travail, directrice et fondatrice du Forum ouzbek pour les droits de l'homme, Oumida Niyazova et Sharifa Madrakhimova, ont été harcelées par des inconnus qui tentaient de contrecarrer leurs efforts de surveillance des conditions de travail.

Les réalisations du gouvernement dans la réforme de l'industrie cotonnière jusqu'à présent ont été remarquables, mais il est désormais nécessaire de maintenir le niveau atteint. Les cas de harcèlement doivent faire l’objet d’une enquête rapide et approfondie, et les autorités doivent s’engager publiquement à exercer une surveillance indépendante des pratiques de travail.