abusesaffiliationarrow-downarrow-leftarrow-rightarrow-upattack-typeburgerchevron-downchevron-leftchevron-rightchevron-upClock iconclosedeletedevelopment-povertydiscriminationdollardownloademailenvironmentexternal-linkfacebookfiltergenderglobegroupshealthC4067174-3DD9-4B9E-AD64-284FDAAE6338@1xinformation-outlineinformationinstagraminvestment-trade-globalisationissueslabourlanguagesShapeCombined Shapeline, chart, up, arrow, graphLinkedInlocationmap-pinminusnewsorganisationotheroverviewpluspreviewArtboard 185profilerefreshIconnewssearchsecurityPathStock downStock steadyStock uptagticktooltiptwitteruniversalityweb
Article

12 Sep 2017

Auteur:
Gaël Grilhot, Le Monde

Ouganda: L'exploitation du pétrole favorise la ruée vers les terres, entrainant ainsi l'expulsion des paysans

"Comment un village ougandais tente de sauver ses terres de la ruée vers l’or noir", 10 septembre 2017

A l’ouest du pays, des parcelles entières font l’objet de convoitises, aiguisées par les futurs travaux d’infrastructures des pétroliers français et chinois...C’est dans ce camp de fortune que pendant plus de deux ans et demi, les 205 familles, soit plus de mille personnes, du petit village de Rwamutunga ont tenu bon, après leur expulsion. « La vie ici était pénible. Nous avons vécu de travaux occasionnels, cherchant de la nourriture ou un peu de monnaie », se souvient George, un habitant du village. « Au moins dix-huit personnes dans le camp sont mortes en raison des privations pendant cette période », ajoute-t-il...Total, la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) ou encore Colas (filiale de Bouygues) y sont engagés dans de grands travaux d’infrastructures. Raffinerie, pipeline, et même aéroport international : le développement lié à l’extraction et au transport de l’or noir est porteur de beaucoup d’espoir pour le pays...pour réaliser ces projets, il faut des terres, beaucoup de terres...Et beaucoup de personnes tentent ainsi de s’arroger des droits sur les parcelles convoitées par les compagnies, pour se les faire racheter ensuite à prix d’or par l’Etat, seul à même de les acquérir pour les compagnies. C’est ce qu’explique Richard Orebi, coordinateur de Global Rights Alert, une ONG qui tente d’aider les villageois à obtenir les compensations légales. « Vous avez des terres qui n’appartiennent à personne depuis un siècle, et, d’un seul coup, quelqu’un affirme qu’il détient un certificat de propriété », s’insurge-t-il...es terres prévues pour héberger un centre de traitement des déchets pétroliers ont ainsi été accaparées par un gros propriétaire local...« C’était en août 2014, explique George. La police et les militaires sont venus au petit matin, et nous ont tous forcés à quitter nos maisons, se souvient-il. Ceux qui se sont opposés ont été battus. Les maisons ont été brûlées, saccagées. »...Mais la brutalité de l’intervention n’entame pas la solidarité des villageois. Aidés par des autorités locales et des ONG, ils avertissent les médias nationaux et se font assister par des avocats qui défendent leur cause devant la cour de Masindi...au moins 15 000 personnes auraient déjà été expulsées dans la région. Un vieux militant estime que ce chiffre pourrait même atteindre les 50 000. « Souvent, poursuit Richard Orebi, les compensations prévues mettent des années à arriver, ce qui plonge les habitants dans des situations très difficiles. Parce que, sans la terre, vous ne pouvez pas vous nourrir, ni payer les frais de scolarité de vos enfants. Ici, la terre, c’est la vie. »