Les supermarchés internationaux manquent de vigilance quant aux conditions de travail dans leurs chaînes d'approvisionnement, selon Oxfam
« Thé ou mangue: les supermarchés peu vigilants sur les conditions de travail », 10 octobre 2019
Les supermarchés ne sont pas assez vigilants sur les conditions dans lesquelles sont cueillis le thé ou les mangues qui se retrouvent dans les rayons, selon Oxfam. L'ONG a mené une enquête auprès de 510 travailleurs de 50 plantations de thé de l'Assam, dans le nord-est de l'Inde. Un quart dépendent de cartes de rationnement pour se nourrir, un tiers sont endettés vis-à-vis de leur employeur, les femmes travaillent souvent treize heures par jour à la cueillette, sans accès à l'eau potable. Dans la mangue, le raisin ou le melon au Brésil, les témoignages de mauvais traitements et de forte exposition aux pesticides sont légion.
Sur seize enseignes européennes interrogées - à noter que les enseignes françaises n'étaient pas dans le radar cette fois -, seule une, Albert Heijn, la chaîne de supermarchés hollandais, s'est engagée en 2019 au respect des droits humains chez ses fournisseurs. Pour ce qui est des droits des travailleurs, sept enseignes ont amélioré leur score, en particulier les Britanniques Tesco, Sainsbury's et Morrisons, mais huit sont à la traîne, dont les chaînes de supermarché allemandes Aldi, Lidl, et Plus. Pas mieux pour l'enseigne bio anglo-saxone Whole Foods, rachetée par Amazon. Pour ce qui est du sort particulier des femmes, dix enseignes ne prévoient rien.
Le devoir de vigilance de la grande distribution avance moins vite dans le secteur agricole que dans le textile... il manque encore, souligne Oxfam, une directive européenne en la matière.