Argentine : La justice rendra public son raisonnement pour avoir condamné d’anciens dirigeants de Ford pour crimes contre l’humanité
« L’affaire Ford, 40 ans plus tard », 18 février 2019
Dans un mois, le 15 mars, la justice argentine rendra public le raisonnement qui sous-tend sa décision dans l'une des affaires les plus importantes qu'elle a jugées ces dernières années. En [décembre 2018], un tribunal a déclaré trois personnes, dont deux anciens cadres supérieurs de la société automobile Ford Motor Argentina, coupables de crimes contre l'humanité…
Depuis la fin de la dictature, chercheurs, militants et avocats ont rassemblé des preuves solides montrant que plusieurs usines avaient été des lieux de répression du travail et prouvant qu’employés, dirigeants et délégués syndicaux avaient été les premières cibles de la répression, avec la participation des militaires et des entreprises…
Un cas particulièrement important…, connue sous le nom de "Ford", visait à déterminer la responsabilité d'un chef militaire et des dirigeants de Ford Motor Argentina dans l'enlèvement, la torture et la détention illégale de 24 anciens employés de la société (dont certains étaient également des représentants syndicaux) entre 1976 et 1977…
Le système judiciaire argentin ne permet pas de poursuivre les entreprises, il n'a donc été possible d'analyser que la responsabilité de deux dirigeants. Mais, malgré cette limite, cette affaire représente une avancée essentielle pour…rendre justice, offrir une forme de réparation aux victimes et empêcher de tels comportements des entreprises dans l'avenir.