Droits des travailleurs et devoir de vigilance : le leader mondial des call centers Teleperformance mis en demeure
Sherpa et le syndicat UNI Global Union mettent formellement en demeure Teleperformance, leader mondial des centres d’appel et l’un des plus grands employeurs français, sur le fondement de la loi sur le devoir de vigilance. En effet, des risques d’atteintes graves aux droits des travailleurs sont dénoncés dans ses filiales en Colombie, au Mexique ou aux Philippines, mais n’ont pas été intégrés dans son plan de vigilance. C’est la première fois qu’une mise en demeure est envoyée sur ce fondement pour défendre les droits des travailleurs d’une multinationale française à l’étranger...
Teleperformance opère en effet surtout là où la main d’œuvre est bon marché, y compris dans des pays à risques pour les droits fondamentaux des travailleurs et la liberté syndicale comme la République Dominicaine, la Colombie, l’Inde ou les Philippines.
La semaine dernière, le syndicat UNI Global Union a publié un rapport dans lequel il fait état de menaces aux droits fondamentaux des salariés de Teleperformance en Colombie, y compris de possibles atteintes à la liberté syndicale et tests de grossesse imposés aux travailleuses...
Malgré de nombreuses alertes d’UNI Global Union, Teleperformance n’a pas publié de plan de vigilance dans son rapport annuel en 2018 et s’est contentée de publier un plan de deux pages en 2019, sans même y associer les syndicats. Aucun effort d’identification et de prévention des risques d’atteintes aux droits des travailleurs dans ses filiales à l’étranger n’a été fait.
Aujourd’hui, Sherpa et UNI Global Union mettent formellement Teleperformance en demeure de revoir sa copie. Si l’entreprise ne prend pas de mesures adaptées dans les trois prochains mois, en y associant les syndicats, nos organisations pourront l’assigner en justice pour qu’il lui soit enjoint de respecter ses obligations.