Madagascar : Deux manifestants arrêtés et enfermés à la gendarmerie de Fort-Dauphin Tolagnaro
Ce samedi 30 octobre, des communautés de pêcheurs des villages riverains du site minier de Rio Tinto QMM à Tolagnaro - FortDauphin, sont venues encore une fois défendre leurs droits et moyens de subsistance et réclamer à la multinationale des actions concrètes de compensation face à la dégradation de leurs conditions de vie provoquée par l’exploitation minière.
Les forces de l’ordre sont arrivées et ont tenté de disperser les manifestants. Selon nos sources, 4 personnes ont été blessées et quelques personnes se sont évanouies. Nous avons appris également l’arrestation par les gendarmes de deux porte-paroles des communautés, le président d’honneur de l’association F.P.E., Eugène Chretien Ratovondrainy et le vice-président Simon Bedango Razafinandriana...
Les membres de la famille des détenus n’ont pas été autorisés à les voir et, s’inquiétant de leurs conditions d’enfermement et de leur état de santé, ont mandaté un avocat pour les représenter.
Le 1er novembre, l’avocat a constaté des traces de coups et des blessures sur Eugène Chretien Ratovondrainy et a demandé l’assistance d’un médecin pour soigner et constater les lésions. Les gendarmes ont refusé de faire entrer le médecin emmené par la famille et ont fait venir un autre médecin pour constater les lésions. La famille demande que le détenu soit emmené à l’hôpital pour une contre-expertise. Au moment où nous rédigeons ce rapport, la famille attend encore qu’Eugène soit transféré à l’hôpital de Fort-Dauphin pour soins et contre-expertise.
Eugène Chretien Ratovondrainy, ancien employé de Rio Tinto QMM, est un activiste qui milite depuis 7 ans pour les travailleurs des sous-traitants de Rio Tinto QMM et, depuis quelques années, pour les communautés impactées par les opérations de la compagnie. Il est convaincu que la mine doit bénéficier aux communautés et aux travailleurs. Rio Tinto QMM déclare effectuer un travail de développement au niveau de la communauté de Fort-Dauphin. Mais la réalité est que peu de gens profitent de ce travail de développement et la majorité de la population, dont les pêcheurs d’Andrakaraka et de Manakana, voient leur niveau de vie se détériorer chaque jour.
La femme d’Eugène a dit : « Nous ne sommes rien. Nous n’avons pas de droits. Mon mari est détenu et battu car il lutte pour son prochain et pour les autres, mais on laisse les criminels en liberté. Je veux que mon mari soit libéré. »...