Questions - Réponses : Suez mise en demeure de modifier son plan de vigilance.
...Le soir du 10 juillet 2019, environ 2 000 litres de pétrole ont été déversés dans l’usine d’eau potable de Caipulli d’ESSAL, entreprise exploitante du réseau sanitaire et démembrement de la multinationale française SUEZ, dans la ville d’Osorno au Chili. Cette fuite, résultat d’une série de négligences dans l’entretien et le contrôle de l’usine, a eu pour conséquence la contamination, par les hydrocarbures, de la source de captage de l’usine, et, par suite, du réseau d’eau potable qui approvisionne 49 000 foyers de la commune, correspondant à 140 500 habitants (soit 97,9% de la population). La contamination a atteint également les cours d’eau de la commune : le rio Rahue et le rio Damas. L’absence d’éclairage, l’infrastructure déficiente, et le manque de personnel sont parmi les multiples irrégularités qui, faute d’avoir été correctement traitées, sont à l’origine de la crise sanitaire, alors même qu’elles auraient pu être évitées...
Dans un premier temps, ESSAL a informé le Secrétariat ministériel régional de la santé de Los Lagos que la situation était sous contrôle et que le service serait rétabli dans les 24 heures. Mais la situation s’est avérée plus complexe et la coupure d’eau s’est prolongée pendant plus de dix jours. Les habitants de la commune d’Osorno, ainsi que les établissements essentiels à la santé et la vie dans la commune (hôpitaux, centres de santé, centres de dialyse, établissement de soins de longue durée pour personnes âgées, etc.) ont ainsi été coupés d’un accès à l’eau potable, provoquant une grave crise sanitaire...
Ces atteintes aux droits humains sont d’autant plus graves qu’elles sont, au moins pour partie, dues à l’absence de mesures de prévention et de mesures correctives mises en place par la société ESSAL, alors même que la Superintendencia de Servicios Sanitarios, entité publique en charge de l’inspection de ce type de services au Chili, avaient, dès 2018, alerté sur les nombreuses anomalies de l’infrastructure qui présentaient un « risque élevé ». Il ne s’agit donc pas ici d’un incident sanitaire isolé, mais d’une crise sanitaire qui s’insère dans un contexte de non-conformité par la société ESSAL à ses obligations...