Soumis à un contrôle judiciaire en France, le groupe Lafargeholcim admet des manquements dans la gestion de sa filiale en Syrie
« Lafarge en Syrie : l'information judiciaire toujours en cours », 15 mai 2019
La justice française travaille toujours sur les agissements de Lafarge en Syrie et un dénouement dans ce dossier n'est pas en vue. La maison-mère Lafargeholcim a quant à elle effectué les provisions financières nécessaires pour faire face à cette affaire…
Lafarge SA a été mise en examen fin juin 2018 pour "complicité de crimes contre l'humanité", "financement d'une entreprise terroriste" et "mise en danger de la vie" des anciens salariés de l'usine de Jalabiya…
Le groupe français, qui a fusionné en 2015 avec le st-gallois Holcim pour former Lafargeholcim, est soupçonné d'avoir versé au total via sa filiale LCS près de 13 millions d'euros entre 2011 et 2015 afin de maintenir son usine de Jalabiya, alors que le pays [la Syrie] s'enfonçait dans la guerre.
Ces sommes, qui ont bénéficié en partie à des groupes armés dont l'organisation djihadiste Etat islamique (EI), correspondaient au versement d'"une taxe" pour la libre circulation des salariés et des marchandises, et à des achats de matières premières dont du pétrole à des fournisseurs proches de l'EI, d'après l'enquête.
Lafarge SA, qui a décidé de faire appel, est soumis à un contrôle judiciaire comprenant une caution de 30 millions d'euros (33,8 millions de francs suisses au cours actuel).
L'entreprise admet que le système de supervision de la filiale syrienne n'a pas permis "d'identifier les manquements survenus"… Le groupe assuré qu'il continuerait à "pleinement coopérer" avec les autorités…
Dans son rapport annuel 2018, Lafargeholcim estime que les charges retenues à son encontre "ne représentent pas correctement la responsabilité de Lafarge SA"…