Burkina Faso : l’orpaillage dans la région de Gaoua
Nous sommes ici sur le site d’orpaillage de Djikondi...Ils sont plus d’une centaine de personnes chaque jour à creuser, concasser et laver pour trouver l’or, dans une certaine vie communautaire, explique Yaya Traoré alias Koroba, orpailleur :« L’or a fait beaucoup de choses, beaucoup ont gagné, ils ont payé des voitures, des motos ; moi-même actuellement, j’ai payé des motos et je suis en train de construire même. Ici, si on trouve quelqu’un qui est malade, on fait réunion, donner contributions, on va prendre la personne, aller à l’hôpital, soigner...»...L’exploitation artisanale de l’or est une préoccupation majeure pour la population autochtone. Les conséquences de la déscolarisation des jeunes, des conflits et maladies en tous genres, reviennent fréquemment, soutient Drissa Tou, directeur provincial en charge de l’action sociale et de la famille...« C’est une activité qui est la source même de conflits intergroupes ou intercommunautaires...Et ces orpailleurs-là, nous les sensibilisons à la nécessité de ne pas utiliser les enfants. Je pense qu’il y a le débat qu’il faut faire entre le travail socialisant et les pires formes de travail qui sont interdites par la loi. Mais la réalité est triste. A chaque fois que l’on se rend sur un site, on ne peut pas ne pas trouver des enfants en train de travailler. Il faut réellement des moyens pour pouvoir régulièrement faire ces sorties de sensibilisation. »...« Quand vous venez sur les sites d’orpaillage, vous pouvez trouver 20.000 de nos jeunes qui travaillent là-bas...Il devient un problème parce qu’il est anarchique, parce qu’ils utilisent des produits dont ils n’ont pas la maîtrise ; je pense au cyanure, je pense au mercure qui empoisonnent les eaux et notre environnement. Les jeunes qui devraient se scolariser sont en train de déserter les écoles. Les problèmes ne manquent pas et souvent même ça entraîne des morts d’hommes...»