Des ONG demandent le départ de TotalEnergies de la Russie
Agitant la menace d'une poursuite judiciaire, deux ONG somment TotalEnergies de quitter la Russie suite à l'invasion de l'Ukraine. Contrairement à plusieurs de ses concurrents, comme BP et Shell qui ont décidé de se retirer totalement de leurs activités pétrolières et gazières en Russie, l'énergéticien français refuse pour le moment de quitter le pays .
Greenpeace et Les Amis de la Terre évoquent une loi de 2017 , qui impose aux multinationales de prévenir les atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l'environnement, résultant de leurs activités et de celles de leurs filiales, sous-traitants ou fournisseurs, à travers l'établissement et la mise en oeuvre d'un « plan de vigilance »...
Dans leur mise en demeure, les deux ONG jugent aujourd'hui que le plan de TotalEnergies est « particulièrement incomplet et insuffisant » et mettent le groupe en demeure de « cesser dans les plus brefs délais toute relation d'affaires et commerciale dans le secteur pétro-gazier susceptible d'alimenter les violations des droits humains et libertés fondamentales par la Russie »
La Russie représentait 24 % des réserves prouvées de TotalEnergies et 17 % de sa production combinée de pétrole et de gaz en 2020, selon le dernier document de référence du groupe, qui détient notamment une participation de 19,4 % au capital du producteur de gaz russe Novatek, dont certains dirigeants et actionnaires sont réputés proches du Kremlin et ciblés par des sanctions occidentales. Le français détient également des participations dans d'importants actifs ou projets de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le pays (Yamal LNG et Artic LNG 2), directement et via Novatek...
TotalEnergies n'a pas souhaité faire de commentaire sur le courrier de Greenpeace et Les Amis de la Terre, qui invoquent également l'obligation générale de prudence s'imposant aux entreprises.