Idemia accusé d'avoir vendu un système de reconnaissance faciale à la police chinoise
« Le Français Idemia accusé d'avoir vendu un système de reconnaissance faciale à la police chinoise », 21 septembre 2020.
Amnesty International accuse des entreprises européennes d'avoir exporté leurs technologies de reconnaissance faciale en Chine, dans un rapport publié le 21 septembre.
L'ONG cite notamment l'entreprise française Idemia, spécialisée dans l'identité numérique, qui a vendu en 2015 un système permettant de détecter et de reconnaître des visages sur une bande vidéo au Bureau de sécurité publique de Shanghai, dont les missions s'apparentent à celles d'un poste de police local..."l'utilisateur final est situé dans un pays où les droits de l'Homme ne sont pas garantis", insiste l'association. Ainsi, elle exhorte les entreprises à ne pas vendre des technologies de reconnaissance faciale aux autorités chargées de l'application des lois.
...Idemia – issu d'un rapprochement entre Safran et Oberthur Technologies – confirme au Monde que le système était destiné à des bandes-vidéo préalablement enregistrées et ne pouvait "être utilisé pour une surveillance en temps réel". De plus, à sa connaissance, "le système n’a jamais été déployé", explique le porte-parole.
Mais ces arguments n'ont pas convaincus Amnesty International...
Ce rapport est publié la veille d'une réunion au sommet de l'UE entre le Parlement européen et les Etats membres sur la reconnaissance faciale. Jusqu'ici, la Commission européenne n'avait pas une position très claire sur cette question. Dans un livre blanc dont le contenu avait été révélé début janvier 2020, l'exécutif européen annonçait son intention d'interdire la reconnaissance faciale dans les lieux publics pendant une durée allant de trois à cinq ans, le temps de trouver des gardes fous. Le 30 janvier 2020, elle changeait totalement d'avis et abandonnait son idée.