3 banques françaises mises en demeure de cesser de financer Glencore à cause de l'impact environnemental et sanitaire de ses mines de charbon en Colombie
"Trois banques françaises mises en cause pour leurs financements de l’industrie du charbon", 25 mai 2023
Il est difficile pour un groupe bancaire français en 2023 de ne pas prendre d’engagements environnementaux forts. Mais il est difficile aussi, apparemment, de les tenir. Selon les informations de la cellule investigation de Radio France, les groupes Crédit Agricole, BPCE et BNP Paribas viennent de recevoir une mise en demeure leur enjoignant de cesser de prêter de l’argent et d’investir au sein du géant minier suisse Glencore. Cette procédure a été rendue possible par la loi de 2017 sur le devoir de vigilance...
...[C'est] en Colombie qu’a été initiée la procédure de mise en demeure qui concerne les trois banques françaises. À l’origine de cette démarche, une ONG basée à Bogota, Tierra Digna. “Nous avons découvert que les groupes Crédit Agricole, BPCE et BNP Paribas finançaient l’activité de Glencore, et en étaient actionnaires", explique maître Emmanuel Daoud, l’avocat français de Tierra Digna. "Or Glencore, via sa filiale Prodeco, exploite deux mines de charbon à ciel ouvert en Colombie qui viennent d'être fermées et qui ont pollué de façon dramatique l'environnement.” ...
...[L]e Groupe Crédit Agricole nous répond qu’à date, il “a suspendu tout nouveau financement avec Glencore dans l’attente d’une clarification de leur position sur le charbon”. ...
...BNP Paribas indique qu’il cessera totalement de financer (via des prêts bancaires) les entreprises liées au charbon thermique “d’ici 2030 dans les pays de l’OCDE et d’ici 2040 dans le reste du monde”, conformément à ses engagements pris en 2020. Il s’engage également à sortir de ses investissements liés au charbon dans cette même période...
Le Groupe BPCE ne souhaite lui pas faire de commentaires.
Interrogé sur l’impact environnemental et sanitaire de ses mines de charbon en Colombie, un porte-parole de Glencore nous répond quant à lui “ne pas avoir connaissance de preuves concernant une augmentation des maladies pulmonaires et des cancers en raison de la pollution présumée des rivières”...