"Cash Investigation" révèle qu’Unicef France a signé un partenariat avec L’Occitane, dont l’un des fournisseurs fait travailler des enfants
Pour cette jeune Indonésienne vivant tout près d’une plantation qui approvisionne la marque de produits cosmétiques L’Occitane, le travail des enfants est un sujet de préoccupation majeur : "Il y a eu de grands incendies, notamment dans cette plantation. J’y étais pour mon travail et j’ai vu beaucoup d’enfants fuir pour se mettre à l’abri. J’étais étonnée, alors je leur ai demandé pourquoi ils n’étaient pas à l’école. Ils avaient entre 7 et 12 ans et ils m’ont répondu que non, ils n’y allaient pas parce qu’ils aidaient leurs parents."
Anna vit sur l’île de Sumatra, en Indonésie. Pour l'enquête, elle propose de postuler dans cette palmeraie dont le nom est EWF (Erasakti Wira Forestama)…
Anna porte une caméra cachée. Elle a été embauchée pour désherber… Deux adolescentes rejoignent l’équipe d’Anna. Linda a 15 ans et travaille depuis ses 12 ans ; Intan a 13 ans et a elle aussi commencé à travailler à 12 ans...
Les deux jeunes filles récupèrent les pesticides auprès d’un contremaître de l’entreprise muni d'un casque quand elles ne portent chacune qu'un simple foulard. En Indonésie pourtant, les travaux dangereux sont interdits aux moins de 18 ans… Chaque jour, [les ouvriers] doivent épandre 160 litres de pesticides, sans masque ni gant, sur une rangée de 2,5 kilomètres de palmiers…
Elise Lucet a montré cet extrait à Adeline Hazan, présidente d’Unicef France : "Ça me consterne et même, ça me dégoûte de voir des gamines de 12 ans qui travaillent... Ça me révulse, d'autant plus que c'est l'ADN de l'Unicef que de lutter contre le travail des enfants", affirme-t-elle. D’autre part, L’Occitane a répondu par écrit à "Cash Investigation" : "Nous n’étions absolument pas au courant des allégations. Elles sont extrêmement graves et si elles étaient avérées, nous en sommes profondément choqués car elles ne correspondent en rien à nos engagements."