Suisse : Les inquiétudes soulevées par l'Intelligence artificielle discutées à Davos

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"L’intelligence artificielle au cœur des débats du Forum de Davos", 17 janvier 2023
Une trentaine de sessions sont consacrées à l’intelligence artificielle (IA), et les principaux acteurs de cette révolution technologique sont présents dans la station des Alpes suisses pour répondre à toutes les questions et les doutes que suscite l'intelligence artificielle. Cet outil accessible dans le grand public avec ChatGPT fascine, mais il effraie aussi les chefs d’entreprise.
Les multiples études sur la question publiées en amont du Forum renvoient toutes un écho assez inquiétant. Sondés par les organisateurs du Forum, les dirigeants d'entreprise voient l'IA comme un risque pour nos sociétés. Le Fonds monétaire international (FMI) a enfoncé le clou dans une étude prospective estimant que l’IA pouvait détruire jusqu’à 60% des emplois existants dans les économies avancées.
Pour les chefs d’entreprise, cette vague de destruction de l'emploi est en route. Le quart des dirigeants d’entreprise du monde entier interrogés par l'entreprise d'audit PwC estiment que des emplois vont disparaître dès 2024 sous l’effet de l’IA...
Des patrons adoptent l'IA avec pas mal de réserves et plus de gêne que d’enthousiasme, d’après l’enquête menée par Deloitte. Beaucoup se sentent tenus de recourir à l’IA pour abaisser les coûts plutôt que pour innover. Les deux tiers du panel ayant déjà introduit une dose d’IA dans leur entreprise sont partagés sur les effets. L’immense majorité est attentiste...
Difficile d’engager des investissements tant que le cadre réglementaire n’est pas clairement défini. Des réserves que le président d’IBM Arvind Krishna appelle à dépasser. Il fait partie des patrons répétant ad libitum que l’IA peut dégager une hausse stupéfiante de la productivité. « Il faut y aller maintenant, indique-t-il, pas dans deux ou trois ans. »...
L’engagement des chefs d’entreprise est très variable d’un pays à l’autre. Il est très fort dans le berceau de l'IA, les États-Unis, mais aussi dans les pays qui en ont fait un pilier de leur développement, comme la Chine ou les pays du Golfe. C’est au Moyen-Orient que le niveau de formation dans l'entreprise est le plus élevé, à 11%, et en Europe le plus faible, à 5% seulement, selon étude du cabinet international de conseil en stratégie BCG.
Mais il y a aussi des disparités très fortes d’un pays à l’autre. Selon PwC, près de 40% des entreprises américaines et britanniques ont recours à l’IA. En Norvège ou au Japon, le taux monte à 50%. En France, c’est 20% et seulement 9% en Allemagne.
Pour les acteurs de l'IA, Davos est aussi une opportunité de se faire mieux connaitre. Les startups présentes souhaitent rencontrer des investisseurs pour les soutenir et pourquoi pas présenter leur savoir-faire à Sam Altman, le patron d'OpenAI. Parmi les jeunes pousses prometteuses présentes à Davos, il y a une poignée d'entreprises françaises, dont Dust, Giskard et Mistral AI, déjà considérée comme le plus grand espoir européen dans le domaine de l'intelligence artificielle.