Le jeudi 1er et le vendredi 2 juin, le Sénégal a été secoué par des manifestations politiques très violentes qui ont fait 16 morts et des centaines de blessés. Des centaines de personnes ont été également arrêtées par les forces de l'ordre. Ces manifestations tragiques font suite à la condamnation à deux ans de prison ferme de l'opposant politique Ousmane Sonko dans une affaire de viol qui l'opposait à une ex-employée d'un salon de beauté.

Pour baisser la tension et assurer le rétablissement de l'ordre public, le ministère de l'Intérieur a suspendu dès jeudi soir certains réseaux sociaux, dont Whats­App, Facebook, Insta­gram, Twitter, Telegram, etc. Toujours dans la volonté du gouvernement de calmer définitivement la situation très tendue, le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique a annoncé dimanche soir la suspension du réseau internet sur les téléphones sur certaines plages horaires. Selon le ministre, « L’internet des données mobiles est suspendu de façon temporaire dans certaines localités du pays et sur certaines plages horaires ». Le ministère justifie cette décision « par la diffusion de messages de haine et de subversion dans un contexte de troubles à l’ordre public ». Le communiqué exhorte également les opérateurs de téléphonie mobile à se conformer à la décision.

Cette décision du gouvernement de suspendre internet et les réseaux sociaux a été fortement critiquée par les organisations de la société civile et les acteurs du secteur du numérique qui ont à l'unanimité dénoncé une atteinte aux droits des personnes à l'information, à la liberté d'expression et au droit de se réunir, entre autres.

Le calme est revenu dans les rues de Dakar et le reste du pays, et internet et les réseaux sociaux ont été rétablis.