Des figures de la société civile écrouées et inculpées au Niger
La justice nigérienne a inculpé plusieurs responsables de la société civile, écroués après une manifestation interdite qui avait dégénéré dimanche en violences avec la police. Dimanche, 23 personnes dont quatre figures de la société civile ont été arrêtées. Selon des responsables du Collectif d'ONG, à l'origine de la protestation, les personnes incarcérées sont poursuivies notamment pour "organisation et participation à une marche interdite" et "complicité de dégradations de biens publics et privés"...Des télévisions locales ont précisé que les quatre figures de la contestation sont incarcérées dans différentes prisons: Nouhou Arzika est en détention à Say (sud de la capitale), Moussa Tchangari à Ouallam (nord de Niamey), Me Lirwana Abdourahamane à Dai-Kaina (ouest) et Ali Idrissa est écroué à Filingué, à environ 180 km au nord-est de Niamey...La manifestation de dimanche "a été interdite pour des raisons de sécurité" et surtout "parce qu'elle était prévue la nuit", a précisé...le ministre nigérien de l'Intérieur Bazoum Mohamed...Mais ses organisateurs "ont passé outre", a expliqué le ministre. Les manifestants "ont incité et provoqué des troubles à l'ordre public (...), ils sont en rébellion pour avoir jugé l'arrêté d'interdiction des autorités illégal", a-t-il affirmé. Dimanche soir, la police a ordonné la fermeture "jusqu'à nouvel ordre" du groupe privé de radio-télévision Labari, appartenant à Ali Idrissa. Des heurts ont éclaté dimanche après-midi à Niamey entre les forces de l'ordre et des manifestants qui voulaient braver l'interdiction par les autorités d'une manifestation contre la loi de finances 2018 qu'ils jugent "antisociale".
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