" Marseille : Monoprix en procès pour avoir expulsé un aveugle et son chien-guide" 5 juillet 2024

Il n’était pas revenu à Marseille depuis les faits, pour ne pas raviver les souvenirs « traumatisants ». Six ans après son expulsion musclée d’un magasin Monoprix à cause de son chien guide, Arthur Aumoite a repris le train. Car le tribunal correctionnel juge ce vendredi Monoprix et le directeur du magasin en question.

Cette fois, le trentenaire malvoyant a préféré faire le voyage depuis Lille sans son chien guide. Il sera accompagné de son mari. « C’est un choix pour assurer ma sérénité, pour ne pas être confronté aux difficultés d’accès et rester focus à l’audience sans me soucier de lui donner à boire ou de la sortir », confie-t-il la veille du procès. [...] « Le dossier dépasse de loin le cas d’Arthur, il ne le fait pas pour sa renommée comme j’ai pu l’entendre, c’est une cause qu’il défend », déclare son avocat Me David Koubbi, qui indique que six associations se sont d’ailleurs également portées partie civile. Outre les violences subies par son client lors de l’expulsion, qu’il souhaite faire reconnaître, l’avocat veut aller chercher une jurisprudence. De fait, depuis 1987, le refus d’accès dans un lieu public à un chien guide ou d’assistance est illégal et passible d’une contravention allant jusqu’à 450 euros. [...] Sollicité par 20 Minutes, le groupe Monoprix fait savoir qu’il « n’a en aucun cas refusé l’accès du magasin au client ». « Il s’agissait d’une mauvaise appréciation de la situation à l’époque, poursuit le communiqué. L’équipe n’a pas pris la mesure du sentiment d’offense qu’a pu provoquer ce refus d’accueillir le chien du client. » Monoprix assure, qu’après « cette visite » d’Arthur Aumoite en 2018, « des mesures immédiates et fermes ont été prises pour rappeler à l’ensemble de nos magasins l’importance de respecter la législation sur la présence des chiens guide afin d’assister au mieux les personnes mal voyantes ».